Alors que la vague "Steampunk" (les variations fantastiques à partir des univers décrit par Jules Vernes) envahit la BD contemporaine, Jean-Yves DELITTE choisit la réalitéhistorique de l'amérique de la fin du 19ème siècle, celui de l'invention de la vapeur et du téléphone, comme toîle de fond d'un scénario apparement réaliste mais qui ne tardera pas à bifurquer vers le fantastique...

Ce contexte historique n'est pas inintéressant avec les cicatrices de la guerre de secession et surtout l'avénement des bateaux à vapeurs qui vont progressivement supplanter la marine à voile... Dans ce décor victorien, Delitte développe les aventures passionnantes de l'inventeur d'un submersible révolutionnaire : LE NEPTUNE...

Il mène également en parallèle une intrigue basée sur la puissance des grands arsenaux privés, soutenus par le gouvernement, qui n'hésitent pas à arroser copieusement les politiques et à "supprimer" tous leurs opposants (au sens propre comme au figuré).

L'entremêlement des deux histoires est assez réussi et maintient l'intérêt du lecteur... Mais la principale force de cette série, c'est la dose de mystère et de fantastique qu'introduit Delitte dès le 2ème volume...

Pour le dessin, Delitte soigne énormément les décors et les détails et campe des personnages aux personnalités bien différentes. Parfois, la profusion d'acteurs différents (l'équipage du Neptune ou de son armateur...) nuit un peu à la fluidité de l'histoire... Delitte semble s'en apercevoir puisqu'il "supprime" régulièrement les personnages secondaires les moins intéressants... Concernant le dessin des personnages, on peut également regretter une certaine rigidité dans le trait qui nuit aux scènes d'actions...

Au final, cette série orginale éveille véritablement la curiosité du lecteur qui va plonger avec Le Neptune à la découverte des mystérieuses civilisations peuplant les fonds marins des Caraïbes (on peut penser aux Atlantes comme chez Jacobs?)

Le site ANGREAL propose une section dédiée à la série LE NEPTUNE avec une chronique et une interview de Delitte...

Beregorn note dans sa chronique du Tome 2 que "l'aventure est au rendez-vous dans ce monde perdu aux monuments et peintures étranges..." en concluant que "Le Neptune est une série magnifique qui a probablement un grand avenir devant elle."

Dans l'interview, on note que Delitte propose un périple haletant sur plusieurs tomes en réaction aux séries "traditionnelles" avec "une banale intrigue qui trouve son épilogue à la 46ème page".
On y apprend aussi le métier d'architecte de Delitte qui a été jusqu'à dessiner précisément les plans du Neptune!

Le site AURACAN propose lui-aussi une interview plus poussée et très bien illustrée...
Delitte y développe la précision de ses engins et décors héritée de son permier métier d'architecte: "Je me prête au jeu de faire croire au lecteur que tout est réaliste, que je revisite notre passé, que ce que je raconte est plausible et a peut-être existé. Néanmoins, tout est imaginaire. Par exemple, tous les véhicules sont issus de mon imagination..."

Dans sa chronique, Brieg F. Haslé est assez impressionné : "Coup d'essai, coup d'éclat", "aventure passionnante", "planches riches de détails", "excellente suprise"...
Seul petit reproche, "les couleurs n'aident pas toujours à la fluidité de la lecture"

On retrouve également une chronique du Tome 1 dans le Webzine "ACTUSF".

Jérôme Vincent y note que "Le Neptune a un petit goût de 20 000 lieux sous les mers..." Il affirme que "l'intrigue tient la route et possède un certain volume". Cependant, selon lui, "on n'échappe pas à quelques poncifs (...) et à une certaine ressemblance entre quelques personnages..."
Jérôme conclut en affirmant de façon un peu consdesdante pour un simple chroniqueur de BD que "Delitte s'en sort plutôt pas mal...".

On termine cette petite revue de presse du Web par la chronique du Tome 1 sur le webzine SCENARIO.COM.

On y retouve Beregorn (qui contribue aussi à Angreal) qui affirme que "les couleurs sont justes et sans fausse note" - à rapprocher de la seule critique d'Auracan concernant justement les couleurs...
Selon Beregorn, "le scénario promet une grande aventure (...) et ce premier tome est à conseiller à tous les amateurs de Jules Vernes..."

Cependant, sur ce même tome 1, SCENARIO.COM propose également l'avis diamétralement opposé de Berthe qui trouve "le rythme de ce tome 1 lent, l'action tardant à se mettre en place." De plus, elle n'éprouve "aucune sympathie pour les personnages principaux..."

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